La ballade de la geôle de Reading, Oscar Wilde
Un an après la création de ce spectacle, après trois mois de représentations à Paris au Théâtre du Lucernaire, une magnifique présentation à l'église américaine de Paris, nous avons le plaisir de vous présenter, à Saint Amand, la Ballade de la Geôle de Reading dans toute sa richesse poétique et esthétique puisqu'elle reviendra dans son lieu de création, avec toute la magie de la Cité de l'Or.
Nous vous attendons donc nombreux pour la découvrir ou la redécouvrir dans toutes ses dimensions.
VENDREDI 17 JANVIER 2014 à 21H
Cité de l'Or, 18200 Saint Amand Montrond
Ce poème réquisitoire contre la peine de mort et les horreurs de la vie carcérale nous parle de la paix possible après les plus grandes tourmentes, et aborde les grands mystères de la vie : l'amour, la mort et la rédemption, sous les accents de Brahms, Borodine et Rachmaninov.
La Ballade de la geôle de Reading
OscarWilde
Traduction : Henry D. Davray
Adaptation : Jean-Paul Audrain
© Mercure de France
Oscar Wilde: Jean-Paul Audrain
La Sphinge /piano : Monica Molinaro
Mise en scène : Grégoire Couette-Jourdain
Musique : Satie, Brahms, Borodine, Rachmaninov,
Grieg, Chopin, Granados, Liszt, Fauré.
Scénographie : Michel Pellerin
Lumières : Vincent Lemoine
Costumes : La Carro
La Ballade de la Geôle de Reading, est un long poème dans lequel sont décrits les derniers jours et l'exécution d'un prisonnier de Reading.
Un horse-guard a assassiné la femme qu'il aimait et a été condamné à la pendaison. Cette exécution laissa une profonde empreinte sur les prisonniers de Reading et sur Wilde en particulier.
La Ballade est le témoignage poétique de l'humanité, de la compassion, et de la solidarité des détenus face à l'inhumanité, la violence et la cruauté du système carcéral.
Ce poème est non seulement un réquisitoire implacable contre la peine de mort, mais c’est aussi, un acte d'amour et de compassion envers l'humanité souffrante.
Wilde voulait en faire la clef de voûte de son œuvre et espérait être reconnu de nouveau comme un artiste de premier plan grâce à la Ballade de la Geôle de Reading.
Pour la première fois, il abordait dans son art, un sujet grave qui le touchait personnellement sans le farder par un masque de paillettes et de légèreté. Ce fut sa dernière œuvre ; c'est d'ailleurs la seule qu'il ait pu produire après sa libération.
Malheureusement, le nom de Wilde était encore entaché d'un tel opprobre, qu'aucun éditeur ne prit le risque de la publier. Finalement, l’œuvre fut éditée sous le pseudonyme C.3.3., le matricule de Wilde à Reading, et ne rencontra qu'un maigre succès critique à sa parution.
Le Spectacle
La Sphinge, Ada Leverson, l’amie fidèle d’Oscar Wilde, celle qui ne l’a jamais abandonné dans les épreuves, attend le retour de Wilde d'une de ses longues promenades solitaires sur la plage de Berneval.
Soucieuse, elle comble l’attente avec Brahms, ou Satie.
Le rouge.
Le rouge du coucher de soleil.
Le rouge des roses.
Le rouge du sang.
Le rouge de la tunique écarlate du condamné.
Wilde, absent, hanté, devant la nostalgie de Satie, devant l'arrivée du crépuscule, devant un bouquet de roses fraîchement coupées va libérer la parole enfouie depuis la vie carcérale.
Comme au sortir d'un cauchemar, Wilde va se libérer et relater un des épisodes les plus traumatisants de sa vie carcérale : l'exécution d'un prisonnier à Reading.
La « Sphinge », toujours compatissante, sensible et intelligente, va recueillir ce témoignage, l'encourager, lui permettre de s'élever au rang d’œuvre d'art, et, afin de ne pas casser ce verbe tout juste naissant, lui répondra avec une infinie délicatesse, grâce au piano.
Le poème devient ainsi une confession et un réquisitoire intime livré à Ada Leverson.
Borodine, Granados et Grieg répondent aux sombres accents de la complainte et Brahms, Chopin ou Rachmaninov soutiennent les envolées lyriques tandis qu'Haëndel, Liszt, ou Satie tels des consolateurs
accompagnent l'Humanité de Wilde.
Un spectacle nimbé des lumières impressionnistes, poignant et raffiné, tout en sobriété, où la musique entre en résonance avec le récit et les émotions de Wilde qui se reconstruit grâce à une nouvelle esthétique ; Wilde qui nous parle de la paix possible après les plus grandes tourmentes et aborde les grands mystères de la vie : l'amour, la mort et la rédemption.
Note d'intention
Quand on est venu me proposer de monter la Ballade de la Geôle de Reading, j'ai failli refuser pour deux raisons :
La première, était que je ne voulais pas donner l'image d'étirer à l'infini « un filon porteur » : après avoir travaillé et représenté plus de 180 fois le de Profundis la lettre que Wilde écrivit en prison, il me paraissait inutile de monter la Ballade de la Geôle de Reading.
La seconde était que la Ballade de la Geôle de Reading reprenait tous les thèmes déjà abordés dans le De Profundis. Or, nous avions exploré, travaillé, questionné cette œuvre au point de risquer de ne plus pouvoir proposer quelque chose de neuf : nous connaissions le personnage, ses angoisses, les ressorts émotionnels, etc.
Et pourtant !
Wilde lui-même, un an après sa libération, plaçait dans ce texte ses espoirs d’apparaître de nouveau comme le grand artiste qu'il était ; et surtout en homme profondément transformé par la prison.
La nature de cette dernière œuvre est profondément paradoxale car Wilde relate des faits terribles, triviaux (une exécution), mais sublime le sujet par sa vision d'artiste et son écriture.
La Ballade de la Geôle de Reading devient donc l'aboutissement logique de l'homme et de son art ; et peut être montée dans la continuité du De Profundis, mais dans une esthétique différente plus proche des préraphaélites, si chers à Oscar Wilde.
Les procédés scéniques sont réduits au minimum : un piano, un bouquet, un oratoire... Mais au-delà de l'esthétisme, on doit retrouver la simplicité des grands maîtres de la Renaissance d'avant le maniérisme et Raphaël, trouver la simplicité du « dit », au-delà de l'écriture poétique, sans pour autant tomber dans la trivialité ou le quotidien.
Il ne s'agit pas d'un classique monologue entrecoupé de piano, mais d'un véritable dialogue entre Wilde et la musique, un jeu de chants et de contrepoints, de mots et de notes qui vont accompagner la dernière ballade d'un condamné.
G. COUETTE-JOURDAIN
La musique
Pour donner plus de corps à la Ballade de la Geôle de Reading, nous avons choisi des pièces courtes que l'on puisse jouer (pour la plupart) intégralement, et tenté de retranscrire les influences musicales européennes contemporaines de Wilde ou proches de son esthétique. Car loin d'être une illustration, la musique est la seconde colonne vertébrale du spectacle : elle entre en résonance avec le récit et surtout les états émotionnels de Wilde.
Nous retrouvons la 1ère Gymnopédie, composée par Satie juste 10 ans auparavant, Enrique Granados, le Mal du Pays de Grieg (édité en 1893), le Prélude n° 2 en ut # mineur que le jeune Rachmaninov venait de composer à 19 ans, Au Couvent de Borodine, le Requiem de Gabriel Fauré etc. ; tous ces thèmes composés moins de 10 ans avant la Ballade, viennent nourrir la force du poème.
Bien sûr, nous avons ponctué le spectacle d'auteurs plus anciens, afin qu'ils apportent des notes plus douces, plus consolatrices, plus humaines et des œuvres plus apaisées ou émouvantes, comme Frédéric Chopin, et son Prélude, op 28 n° 22 en sol mineur, ou encore la Consolation n° 3, de Franz Liszt.
Mais surtout, nous avons architecturé le spectacle autour d'une œuvre de Brahms : l'INTERMEZZO op 118, N°6. Brahms, décédé quelques jours avant la libération de Wilde, va servir de leitmotiv, de partenaire, de fil conducteur dans cette écriture en boucles propre à l'écriture poétique.
Il s'agit d'une méditation sur la mort, basée sur un motif de 3 notes, sorte d'improvisation lasse sur le Dies Irae grégorien. Le passage central plus animé est une chevauchée héroïque brève, au côté apocalyptique. En un mot une construction si proche de la Ballade de la geôle de Reading, que l'on croit vivre la transcription musicale de la poésie de Wilde.
Les extraits de la Ballade de la geôle de Reading
Captation Vidéo : Merrill Aldighieri et Lucas Balbo.
Théâtre du Lucernaire, Paris. Fevrier 2013
Le dossier de presse de la Ballade de la geôle de Reading
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Revue de presse
Critiques 2013
« Aussi raffiné qu’efficace. La salle attentive semble charmée. »
Dimitri Denorme. (13 mars 2013)
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« Jean-Paul Audrain en osmose avec son personnage. Bouleversant. »
Emmanuel Bédu. (12 mars 2013)
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« La pièce sonne tant par la sobriété de la mise en scène que par la force du texte ; Résolument actuelle. »
Sophie Rosemond. (mars 2013)
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« Cette catharsis musicale sublime le texte en nous laissant le plaisir de savourer sa profondeur. »
Margaux Grégoir. (21 mars 2013)
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« Il (Jean-PaulbAudrain) porte le personnage à bout de bras, de talent et de cœur. »
Jack Dion. (31 janvier 2013) Lire la critique
« Jean-Paul Audrain, totalement habité par le rôle installe progressivement un dialogue poignant avec les notes du piano. Sublime ! »
Audey Jean. (18 février 2013)
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« Un jeu simple, direct où les émotions, le vécu et la revendication politique cohabitent. »
Safidine Alouache. (18 Mars 2013)
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Journaldebordduneaccro
" Ce très beau duo entre le verbe et la musique nous emporte, et nous mettons plusieurs minutes avant de pouvoir quitter la salle."
Edith Rappoport. (6 mars 2013)
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TV
TV Tours, Culturz, Magazine conçu par Xavier Selva, Théâtres : Un ours à Paris Réalisation Just Philippot, émission du 2 juin 2013